28 Feb 2019 | Général

Brexit, qu’en pensent des citoyens britanniques ( et belges) ?

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Opgelet: dit artikel werd gepubliceerd op 28/02/2019 en kan daardoor verouderde informatie bevatten.

A près d’un mois de la date prévue du Brexit, nul ne sait ce qui en sera au lever d’avril 2019. Si le continent européen suit avec un peu de distance le scenario qui se déroule à Londres et à ses alentours, le sujet mobilise les politiques, media et surtout citoyens de l’autre côté de la Manche.

Justement qu’en pensent-ils, certains citoyens ? C’est pour préparer une interview mi-février sur Sky News qu’une de mes consoeurs anglaise interrogea ses clients et confrères dont cet article présente les opinions.  Cela n’a pas valeur de sondage scientifiquement sélectionné mais on y découvre néanmoins la plupart des opinions exprimées et des alternatives possibles.

Comme aux « Communes » de Londres, il y a d’abord les légalistes, qui estiment qu’il faut exécuter l’accord voulu par le référendum. Les arguments des comptables, estimant de leur mission de bien conseiller leurs clients, souhaitent pouvoir le faire. Ils souhaitent connaître le cap. S’il devait ne pas y avoir d’accord, ils estiment ne plus pouvoir guider leurs clients pendant plusieurs années.

Ils ajoutent que quitter l’Union en respect de l’accord conclu minimisera les risques politiques et économiques du saut dans l’inconnu. Ils apportent encore l’argument que les difficultés de nouvelles situations complexes sont toujours plus grandes pour les PME qui n’ont pas les ressources ni les grandes équipes de consultants pour se retourner rapidement, au risque de disparaître avec de catastrophiques conséquences pour l’économie locale. Ils disent non à l’incertitude mais s’avouent pessimistes quant au respect de l’accord et prévoient un Brexit dur. Parmi eux une frange estime que trouver une solution au «backstop » résoudrait le blocage actuel.

D’un autre bord sont ceux qui voudraient revenir sur la décision de quitter l’Union. Ils argumentent par les liens forts entre le continent et le royaume : liens non seulement économiques mais aussi industriels (évoquant notamment  la récente décision de Nissan, entre autres) et politiques : l’Union européenne créa la paix qui n’était pas durable avant son institution.

Ils s’appuient sur un sondage qui donnerait une majorité de 10% au « remain ». Ils expliquent la logique démocratique de soumettre un nouveau référendum par le fait que le peuple avait mal ou faussement été informé des conséquences du Brexit.

D’autres Anglais s’expriment en faveur d’un Brexit dur sans accord en avançant leurs arguments. Ils estiment tout d’abord que leur gouvernement est faible et ne force pas à l’admiration de ses résultats face aux négociateurs européens.  Ils ajoutent que faire partie de l’OMC (organisation mondiale du commerce) en direct leur sera favorable par rapport aux contraintes de l’Union en première ligne ; ils mettent en exergue deux accords précurseurs signés récemment avec la Suisse et Israël, comme quoi il est parfaitement possible de signer des accords commerciaux de pays à pays sans que cela ne soit une faiblesse.

Ce n’est pas tout, les partisans du hard Brexit ont encore d’autres arguments, à commencer par celui que le Royaume Uni n’obtint jamais  assez financièrement de sa participation à l’Union, l’occasion étant trop belle d’arrêter ces flux financiers négatifs. Pour en finir, leur argument massue est que quittant l’Union sans exécuter l’accord de fin 2018, le Royaume Uni économiserait de l’ordre de 44 milliards d’euros, une somme largement suffisante pour se relancer et compenser les quelques désavantages économiques.

D’autres enfin ne s’expriment pas, estimant ne pas être compétents tout en rappelant que le parti conservateur avait inclus le référendum dans son programme pour faire élire David Cameron, Teresa May ayant à exécuter le résultat d’un vote auquel elle s’opposait.

Et en Belgique ? La même question posée en même temps sur les réseaux sociaux suscita moins de réactions. Est-ce par manque d’intérêt du Brexit ou de la cause européenne ?

Les quelques belges ayant répondu préfèreraient à égalité que l’accord signé soit exécuté ou qu’un nouveau référendum soit proposé aux Britanniques. Quelques autres favorisent que le Royaume uni revienne sur sa décision de quitter l’Union européenne.

Est-il préférable pour l’Union européenne qu’elle soit plus petite mais politiquement plus forte ou qu’elle retrouve ce 28ème pays tirant sans cesse la couverture à lui ? Alors que les 27 sont heureusement unis, la cacophonie est telle autour de Londres que nous ne pouvons qu’attendre et nous exprimer.

 

Charles Markowicz

Associé Costmasters Fiduciaire – Centre de Résolution de Conflits

 

 

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