Nous vivons des moments difficiles. Ces dernières années, les crises semblent se succéder à un rythme effréné : la crise du covid, la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie. Toutes ces crises ont un impact sur les entreprises. Ces dernières comptent plus que jamais sur des conseils juridiques avisés pour faire face à tous ces défis. En tant que juriste d’entreprise, comment survivre en ces temps difficiles ? Ou mieux : comment tirer parti d’une crise pour exceller ?
Élargissez et approfondissez vos connaissances juridiques
Ce conseil renvoie au principe darwinien de la survie du plus apte. Si vous voulez survivre en période de changement, vous devez être capable de vous adapter à de nouvelles circonstances. L’une des compétences les plus importantes de tout juriste est de continuer à apprendre et à acquérir de nouvelles connaissances. Vous pouvez le faire de deux manières : (i) en approfondissant vos connaissances dans les domaines où vous êtes déjà expert, (ii) en développant vos connaissances dans de nouveaux domaines. Lisez des ouvrages juridiques, apprenez-en davantage sur le secteur dans lequel vous travaillez, assistez à des séminaires, discutez avec vos pairs, etc. En d’autres termes, assurez-vous de pouvoir vous exprimer sur tous les aspects (juridiques) de l’entreprise. L’ensemble du service juridique et par extension l’ensemble de l’entreprise bénéficieront de votre polyvalence.
Misez plus que jamais sur les compétences non juridiques
Nous avons déjà évoqué les compétences non juridiques essentielles d’un juriste d’entreprise. En période difficile, il est encore plus important de perfectionner ces compétences. La communication ouverte, la réflexion analytique et orientée solution, ainsi que la capacité à prendre des décisions sont cruciales lorsque vous faites face à une crise.
Penser en termes de solutions signifie également prodiguer des conseils pratiques et axés sur les résultats. Donnez des conseils qui peuvent être immédiatement convertis en tâches et objectifs réels, tout en tenant compte de la réalité commerciale, de la stratégie et des valeurs de l’entreprise. En tant que juriste d’entreprise, vous ne devez en aucun cas vous perdre dans une série de solutions hypothétiques, et en temps de crise tout particulièrement, il est essentiel de pouvoir réagir rapidement.
Osez quelque peu le changement
Les juristes se montrent parfois réticents au changement. Bien entendu, il ne faut pas modifier les processus et les procédures existants pour le simple plaisir de les changer. Des procédures bien établies sont un gage d’efficacité et de productivité. Mais quand le monde change, s’en tenir à ce qui « a toujours fonctionné » peut s’avérer contre-productif. Et dans un monde qui évolue rapidement, il est indispensable de s’adapter tout aussi vite. C’est la seule façon pour vous, juriste d’entreprise, ou pour votre service d’évoluer avec votre entreprise. N’y résistez pas. Au contraire, montrez la voie et créez ainsi de nouvelles opportunités commerciales.
Entourez-vous des bonnes personnes
Cela coule de source. Les êtres humains sont des êtres sociaux. Lorsque nous sommes confrontés à une crise, il est donc préférable de ne pas être seul. Là encore, une bonne communication est primordiale. Consultez les membres de votre équipe et les autres services. Partagez vos réussites. Faites appel à l’expertise des autres si nécessaire, et partagez avec eux votre propre expertise lorsqu’ils vous le demandent. Et ce, tant en interne qu’en externe, avec le service juridique, le service financier et les ressources humaines, mais aussi avec des conseillers juridiques externes.
Fixez des priorités
Dans les moments difficiles, il est plus que probable que vous deviez en faire plus. Plus de défis, plus de questions, avec moins de personnes et moins de ressources. Pour y parvenir, établissez d’abord une feuille de route concrète reprenant les questions à traiter en priorité. Si vous ne pouvez pas tout faire, commencez par les affaires les plus urgentes.
Plusieurs méthodes peuvent vous aider à établir des priorités. L’une des plus connues est la matrice d’Eisenhower :
- Tâches à la fois urgentes et importantes : priorité absolue, à réaliser immédiatement.
- Tâches qui ne sont pas urgentes, mais importantes : traitez-les plus tard, lorsque vous aurez plus de temps.
- Tâches urgentes, mais moins importantes : essayez de les déléguer à un membre de l’équipe.
- Tâches non urgentes et non importantes : vous pouvez normalement les supprimer.
Il s’agit donc d’utiliser au mieux son temps. Trois conseils pratiques : (i) oser dire « non » aux réunions superflues, (ii) oser déléguer, (iii) oser renoncer à la perfection (mieux vaut une solution imparfaite que pas de solution).
Soyez réaliste, mais restez positif
Le monde est en constante évolution, ce qui signifie qu’aux périodes de prospérité économique succèdent toujours des périodes plus difficiles. Au cours de sa carrière professionnelle, chacun est tôt ou tard confronté à des défis. Parfois, nous voyons ces problèmes venir (de loin) et nous pouvons (plus ou moins) les anticiper. D’autres arrivent sans crier gare. Il s’agit alors de prendre le taureau par les cornes. Mais en adoptant une bonne attitude, votre équipe et vous-même serez préparés à affronter toutes sortes de crises, même celles qui sont inattendues. Une attitude qui vous permet de réagir rapidement, avec souplesse et précision à la conjoncture et aux aléas. Car ne rien faire n’est jamais bon. En effet, les périodes exceptionnelles exigent des idées exceptionnelles, mais peuvent également offrir des opportunités exceptionnelles.
Donc, préparez-vous au pire, mais gardez toujours le sourire. Ne vous laissez pas dominer par les questions juridiques épineuses, par les décisions difficiles. Après tout, un peu de légèreté et d’humour rendent les moments pénibles plus supportables.
Conclusion
Pour survivre en temps de crise, il faut savoir tirer parti de ses qualités.
Wim Putzeys, rédacteur en chef de Jubel
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