L’avocat 3.0 augmenté par la technologie, libéré des carcans du passé, formé à l’humain
Opgelet: dit artikel werd gepubliceerd op 04/04/2018 en kan daardoor verouderde informatie bevatten.

Bousculés par la vague digitale, les avocats affrontent leur première révolution technologique et l’arrivée de nouveaux concurrents (les LegalTech). Les enjeux du numérique viennent bousculer l’organisation traditionnelle de la profession. Les outils technologiques et l’intelligence artificielle ouvrent des champs de simplification, d’automatisation qui sont bien étranges pour la plupart et bouleversent les méthodes de travail. Ils n’ont plus le monopole de la connaissance.

La révolution digitale a aussi modifié les exigences des clients. Ils sont mieux informés. Google est leur premier consultant. Ils veulent qu’on leur facture non plus les coûts de production liée au temps passé mais la valeur ajoutée qu’on leur apporte. Ils veulent des réponses simples dans des délais rapides.

Les barreaux belges ont pris conscience de ces changements. Les rencontres se multiplient (conférence « Electrochoc numérique » le 14 décembre). AVOCATS.BE et l’OVB (les coupoles des barreaux) ont créé en 2016 une plateforme digitale destinée à mettre les avocats en relation avec les cours et tribunaux. En 2017, de jeunes avocats ont lancé l’Incubateur.legal pour sensibiliser les avocats aux nouvelles technologies et à l’innovation. Des liens ont été tissés avec l’association des LegalTech et les universités.

Le processus du changement est en marche. Les avocats élargissent leur champ d’action. Ils sont lobbyistes depuis 2011, collaborent avec d’autres professions réglementées, apprennent à gérer des projets transversaux, à développer des outils innovants et impliquent la génération des digital natives.

En France, Emmanuel Macron avait initié le mouvement en faisant voter, en 2015, une loi qui ouvrira la porte, pour les avocats, à l’inter-professionnalité, aux financements externes et à l’autorisation de la commercialisation, à titre accessoire, de biens et services connexes. Ces adaptations sont à l’origine d’une dynamique remarquable de création de nouvelles structures et de nouvelles solutions technologiques.

Cette dynamique doit s’amplifier en Belgique. C’est pourquoi le Ministre de la Justice a confié aux avocats Patrick Henry et Patrick Hofströssler le soin de préparer un rapport sur la modernisation de la profession d’avocat.

Tous ces changements ne seront porteurs que s’ils sont accompagnés de pédagogie et d’outils adéquats facilitant l’accès à la connaissance, professionnalisant la gestion et simplifiant la communication avec les tribunaux et les clients.

Les avocats ont été formés comme experts pour maîtriser les risques de leurs clients. Ils ont développé des spécialisations pointues et une clientèle fidèle. Ces compétences d’excellence n’impliquent pas nécessairement une attitude entrepreneuriale, des méthodes collaboratives, une posture d’écoute, ouverte à la gestion de projet et à la multidisciplinarité. Toutes ces compétences ont été désignées comme celles du futur par le dernier Forum Economique de Davos.

Les clients représentent la clé de notre avenir. Le défi sera d’apprendre à les servir de la façon dont ils le souhaitent. Notre société complexe n’a jamais été autant régulée. Le besoin de conseils en droit est immense. Notre actif premier, c’est l’humain et la machine peut nous donner plus de moyens et de temps pour mettre l’humain au centre.

Pour certains, ces évolutions mettent en cause l’indépendance et l’éthique. La profession serait dénaturée et les avocats perdraient leur âme. Et si c’était plutôt le contraire qu’il faut craindre ? En s’isolant, en refusant de s’adapter, l’avocat sera submergé par la concurrence. Ses efforts pour rattraper le retard seront générateurs de stress et de frustration. C’est cette situation qu’il faut craindre pour son indépendance.

Pour Patrick Henry, le barreau ne peut rester un îlot du passé au milieu de l’océan du progrès. S’intéresser à l’innovation technologique, mais aussi managériale, et sociétale est un préalable à la nécessaire transformation pour assurer la pérennité de la profession dans son essence : défendre et conseiller l’humain.

Regardez la série d’interviews avec Me van Wassenhove ici.

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