Ces dernières années ont vu l’émergence de nombreuses start-up et scale-up dédiées au développement d’applications technologiques à destination du secteur juridique. Ces Legal Techs, comme on les appelle, ouvrent une foule de perspectives aux avocats désireux de rationaliser leurs processus internes et leurs communications.
Les Legal Techs en Belgique
“On dénombre en Belgique une cinquantaine de jeunes entreprises spécialisées dans les technologies juridiques”, observe Omar Mohout. “Ces start-up et scale-up développent de nouvelles plates-formes, des solutions SaaS (Software as a service) et des applications d’intelligence artificielle (AI) conçues pour informatiser et simplifier certains processus au sein du secteur juridique.”
Les activités de ces entreprises se répartissent en plusieurs catégories :
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Simplification et automatisation des activités juridiques
Un bon exemple est celui de l’entreprise Happy Flights à Nevele, qui vient en aide aux consommateurs souhaitant obtenir une compensation en cas de vol retardé, annulé ou surbooké grâce à un processus informatisé. Le cas échéant, elle sollicite un avocat et ouvre une action en justice. Par le passé, les coûts liés à l’intervention d’un avocat étaient beaucoup trop élevés par rapport au gain financier espéré.
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Place de marché
Plusieurs plates-formes servent d’intermédiaire entre les consommateurs ayant un besoin juridique particulier et les prestataires de services à même d’y répondre. Les règles et le code déontologique servent ici à délimiter ce qui est ou non permis. Jureca constitue un bel exemple en la matière.
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Activités de soutien
Lex.be est une plate-forme de recherche juridique innovante offrant aux citoyens, entreprises, milieux universitaires et pouvoirs publics un accès aisé à la Justice. Les bases de données rassemblent toute la législation et la jurisprudence provenant de sources de données authentiques en Belgique. La plate-forme permet aux prestataires de services juridiques de retrouver facilement des données juridiques pertinentes et d’en tirer les enseignements appropriés.
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Intelligence artificielle
Les chatbots répondent automatiquement aux questions fréquemment posées. Lorsque l’utilisateur tape sa requête, le chatbot recherche la réponse correspondante dans la base de données connectée grâce à une analyse typologique.
deJuristen constitue un exemple frappant d’entreprise d’experts juridiques qui vit avec son temps. Elle mise sur la transformation numérique et l’intelligence artificielle et s’investit dans des projets visant à rendre le droit plus accessible. Ce bureau défend une conception ouverte, transparente et innovante du droit.
Shoot&Prove à Evere permet aux utilisateurs d’enregistrer des informations sur leur smartphone et de les utiliser pour générer et échanger des originaux électroniques. Les utilisateurs peuvent scanner les documents avec leur smartphone, lesquels sont ensuite convertis en originaux juridiquement exécutoires par géolocalisation et horodatage.
Les Legal Techs en Europe
Ces deux dernières années, une quarantaine d’entreprises dédiées au développement de technologies juridiques ont vu le jour en Europe réunissant conjointement 240 millions d’euros de capital. En Belgique, ce montant est nettement inférieur et tourne autour de 10 millions d’euros. C’est la preuve que nous avons affaire à un jeune marché de niche recelant un gros potentiel de croissance.
Gestion efficace des contrats
Luminance porte un nom qui ne passe pas inaperçu. Cette spin-off de l’université de Cambridge propose une plate-forme d’intelligence artificielle qui autorise une analyse plus rapide et plus précise des contrats. La technologie utilise le machine learning (apprentissage automatique) pour détecter les informations essentielles dans de grands volumes de données. Les clauses, documents, devises, lieux, lois applicables, etc. sont automatiquement balisés afin d’accélérer le contrôle des documents, tandis que la détection d’anomalie décèle les risques potentiels. Cet outil est ainsi capable d’effectuer 95 % de la charge de travail d’un juriste.
Captain Contrat est une entreprise parisienne qui simplifie la rédaction et la gestion des contrats pour le compte d’entreprises. Une équipe d’avocats se tient prête à rédiger les documents appropriés et à répondre aux questions juridiques des clients.
Faciliter les actions en justice
CrowdJustice est un autre acteur marquant du paysage européen des Legal Techs. Cette plate-forme de financement participatif a été mise sur pied par des avocats en vue de collecter les fonds nécessaires pour intenter des actions en justice.
Liesker Procesfinanciering est une entreprise néerlandaise proposant le financement procédural de toutes sortes d’affaires judiciaires et d’arbitrage dont le contentieux porte au minimum sur 150 000 euros. L’entreprise reçoit en guise de rémunération un pourcentage des sommes obtenues à l’issue de l’affaire, mais uniquement en cas de succès. Entrepreneurs et particuliers peuvent ainsi intenter une action en justice sans risque.
L’intelligence artificielle change la donne
“L’intelligence artificielle va, à court terme, générer des gains d’efficacité considérables au sein de la profession d’avocat”, prédit Mohout. “Les solutions technologiques, telles que les chatbots, sont de plus en plus intelligentes. En qualité d’avocat, vous avez tout intérêt à adopter ces systèmes le plus tôt possible. Loin de représenter une concurrence, ils facilitent au contraire les activités des professionnels juridiques et renforcent leur efficacité.”
Ce texte a été rédigé avec l’aide de Omar Mohout, Entrepreneurship Fellow chez Sirris, le centre collectif de l’industrie technologique.
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