Entre collègues, il ne faut pas toujours être d’accord. Plus encore, les collègues qui ont d’autres points de vue peuvent vous apprendre quelque chose. Cela pousse à la réflexion et fait naître de nouvelles idées. Après tout, la meilleure façon de résoudre un problème est de l’examiner sous différents angles. Dans le meilleur des cas, tout le monde en profite et le désaccord profite à l’entreprise. Mais, un désaccord persistant peut aussi être paralysant et entraver le processus de prise de décision. Comment tirer le meilleur parti d’opinions divergentes ? En d’autres termes, comment être en désaccord avec ses collègues ?
Tout le monde n’est pas du même avis et ne doit pas l’être
Dès 1970, les Beatles l’ont chanté : “Let it be”. Commencez donc par accepter que vous ne pouvez pas contrôler les pensées, les sentiments et le comportement des autres. Vous n’avez pas à convaincre tout le monde. Il n’est pas évident d’intégrer cette attitude – après tout, nous sommes naturellement enclins à toujours vouloir convaincre l’autre, à lui faire remarquer ses erreurs. Cependant, agir de la sorte est souvent contre-productif. Surtout si vous mettez l’autre sur la défensive, il est plus probable qu’il campe sur ses positions.
Le biais de confirmation (en anglais “confirmation bias”) désigne notre tendance humaine à surtout faire confiance aux sources qui confirment nos propres croyances préexistantes
Méfiez-vous du biais de confirmation
Le biais de confirmation (en anglais “confirmation bias”) désigne notre tendance humaine à surtout faire confiance aux sources qui confirment nos propres croyances préexistantes. C’est la raison pour laquelle il est si difficile de convaincre quelqu’un, même avec des sources – à nos yeux – objectives à l’appui. L’autre refusera souvent de regarder cette vérité en face, ne vous croira pas ou considérera votre opinion comme une confirmation de son propre point de vue. En même temps, n’oubliez pas que vous aussi, vous pouvez être victime d’un biais de confirmation. Même ceux qui savent que ce biais existe tombent parfois dans ce piège.
Identifiez les points communs plutôt que les divergences
Même si vous n'êtes pas d’accord avec votre collègue, vous pouvez certainement identifier des points communs. Cela constituera la base de votre collaboration future. Concentrez-vous sur les similitudes et les objectifs partagés pour maintenir une atmosphère positive. Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tous les points. Même si vous êtes fondamentalement en désaccord – si le désaccord est plus profond – il sera toujours utile de chercher un terrain d’entente (en anglais “common ground”).
Chacun doit se sentir en sécurité, savoir qu’il n'y aura pas de conséquences négatives pour ceux qui s’expriment contre une opinion partagée par la majorité des collègues
On a le droit d’avoir un autre point de vue
La pire chose qui puisse arriver est de se retrouver dans un environnement de travail toxique, où les collègues ont l’impression qu’ils n’ont pas le droit d’avoir un autre point de vue. En tant que responsable, vous devez être attentif à ce risque. Chacun doit se sentir en sécurité, savoir qu’il n'y aura pas de conséquences négatives pour ceux qui s’expriment contre une opinion partagée par la majorité des collègues. Lorsque l’on a le sentiment que les différences de point de vue ne sont pas autorisées, les conséquences néfastes se feront vite sentir. Les employés ne se sentent pas écoutés ni appréciés. Vous risquez de voir partir les personnes fiables et talentueuses. Et vous ne voulez certainement pas vous retrouver avec une équipe de béni-oui-oui.
Ouvrir le dialogue avec tes collègues
Cela semble évident, mais il est parfois difficile de le mettre en pratique. Car qu’est-ce que cela implique exactement : “ouvrir le dialogue” ? Trois conseils concrets à retenir :
- Écoutez activement : prenez le temps d’écouter vraiment. Établissez un contact visuel, hochez la tête de temps en temps pour montrer que vous êtes bienveillant et que vous écoutez. Ne jugez pas et ne condamnez pas immédiatement. Essayez de comprendre le point de vue de votre collègue. Faites ensuite une pause et réfléchissez avant de répondre. C’est une preuve de respect et cela peut conduire à un dialogue plus constructif. À éviter absolument : pensez déjà à ce que vous allez dire pendant que l’autre parle pour réfuter son point de vue.
- Restez calme et posé : essayez de maîtriser vos émotions et de garder votre sang-froid, même si le sujet est sensible. Éviter les réactions défensives permet de maintenir une atmosphère propice au dialogue. Ce qu'il ne faut surtout pas faire : utiliser des mots comme “toujours” et “jamais”, rejeter la faute sur l’autre.
- Expliquez clairement votre position : expliquez votre propre position de manière claire et respectueuse. Utilisez des informations factuelles et des arguments pour étayer votre position. Les erreurs à éviter absolument : réagir de façon abrupte, reprocher à l’autre de ne pas vouloir comprendre.
Ne laissez pas un désaccord se transformer en guerre de tranchées
Et si vous n’arrivez pas à résoudre un désaccord ? Que se passe-t-il si le même conflit refait surface ? Si les esprits s’échauffent ? Ou si vous entrez sans cesse en conflit avec le même collègue ? Dans ce cas, c’est sans doute plus grave qu’une simple divergence d’opinion. Pour en sortir, un médiateur (externe) impartial peut vous aider. Mais là encore, les conseils ci-dessus restent valables : ouvrir le dialogue avec un esprit ouvert, identifier les points communs plutôt que les divergences et garder en tête qu’il est toujours possible de choisir l’option “être d'accord pour ne pas être d'accord”.
Wim Putzeys, rédacteur en chef de Jubel
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