28 Jan 2019 | Expertise

Univoques et unis : les experts ministériels sur la digitalisation des professions juridiques
Opgelet: dit artikel werd gepubliceerd op 28/01/2019 en kan daardoor verouderde informatie bevatten.

La digitalisation et le marché du travail. Déjà, c’est le sujet de conversation de 2019. La dinde farcie, dégustée au dîner du réveillon, n’était même pas encore tout à fait digéré quand l’opérateur en télécommunications belge ‘Proximus’ a annoncé une restructuration considérable. 1.900 départs sont prévus, dont (probablement) des démissions forcées. La politique et les syndicats ont du mal à comprendre cette manœuvre. Cependant, Dominique Leroy, CEO de Proximus, a vigoureusement défendu sa décision en argumentant que « la vitesse de la digitalisation et les conditions du marché disruptives ne nous laissent pas de choix » (De Standaard, 10/01/2019).

Le fantôme de la technologie

L’inquiétude, et même la peur pour l’arrivée de nouvelles technologies et automatisations est très présente chez Proximus. Les employés craignent de perdre leur boulot et se sentent menacés par les robots, l’intelligence artificielle et d’autres ‘technologies disruptives’ qui vont bouleverser leur monde professionnel. C’est également le cas pour les professionnels juridiques : les nouvelles applications technologiques leur donnent des sueurs froides. Leur profession survivra-t-elle ? Est-ce que la digitalisation ne rendra pas superflu les services traditionnels ? La peur mène à la rigidité, et la rigidité mène à l’immobilisme. Mais est-ce que ce climat de peur est bien justifié ?

La parole aux experts ministériels

Le ministre de la justice Koen Geens a donné la priorité à la modernisation de l’appareil judiciaire lors de son mandat. Un élément concret de cette vision était la désignation d’experts, qui avaient et ont pour mission de réfléchir sur l’avenir des professions juridiques en Belgique. Les avocats, les notaires, les juristes d’entreprise et les huissiers de justice ont par conséquent présenté un rapport concernant l’avenir et … la digitalisation.

« Le notaire qui fumait le cigare et qui chassait, ça n’existe plus », remarque Pierre Nicaise. Selon lui et son collègue Thierry Van Sinay, le notaire est même en tête dans le domaine de la digitalisation. Van Sinay met l’accent sur le fait que la digitalisation en soi n’est pas un phénomène nouveau, mais les technologies modernes qui en résultent, comme les ‘smart contracts’ et le blockchain, le sont. Il est d’avis qu’il est extrêmement important pour le notaire d’accepter ces évolutions, puisqu’elles améliorent le service pour les clients.

André Michielsens, notaire honoraire et médiateur, est également d’avis que la digitalisation est la voie à suivre pour les huissiers de justice. Les huissiers de justices belges font déjà usage d’applications digitales en ce moment, mais la profession reste très classique, selon lui. Les nouvelles initiatives prennent forme et on doit saisir ces possibilités pour jouer la carte de la digitalisation. La Chambre Nationale des Huissiers de Justice doit y jouer le rôle moteur, selon Michielsens.

« À la base, la profession d’avocat n’a guère changé ces derniers siècles », selon Patrick Hofströssler. Selon lui, les avocats devraient se poser la question de savoir s’ils seront capables de maîtriser le progrès technologique au moyen de leurs anciens méthodes. Il ajoute que la profession a déjà envoyé des signaux spontanés pour ouvrir le débat sur le sujet. La profession traditionnelle n’est plus évidente, mais les nouvelles opportunités sont à portée de main. Son collègue, Patrick Henry, est d’accord : il parle d’un “choc évolutif : certains sont submergés par la vague, d’autres surfent sur celle-ci”.

Dans le rapport des juristes d’entreprise, Saskia Mermans et Hugues Delescaille mettent l’accent sur le fait que le monde juridique sous-estime parfois l’impact irréversible de la digitalisation et des technologies progressives. Selon eux, la technologie n’est pas un obstacle pour les activités traditionnelles, bien au contraire : c’est une solution. Toutefois, il faut continuer à garantir la qualité des services juridiques dans tous ses aspects.

L’avenir digital pour les professions légales ? Oui !

Dans tous les cas, le ministre Koen Geens et ses experts ministériels dans tous les domaines juridiques sont d’accord sur le fait que quoi qu’il en soit, les professions légales devront tenir compte de la digitalisation, qui est en pleine croissance. Cependant, au lieu de considérer cette ‘révolution disruptive’ comme un menace, il faut voir les nombreux opportunités qui sont à portée de main. Celles-ci garantiront un avenir viable pour les professionnels juridiques, qui resteront indispensables pour la société. Ou, comme on le dit dans la série ‘Game of Thrones’ : Technology is coming and we better be prepared for it.

Cet article est un résumé des interviews avec les experts ministériels de toutes les professions légales, publiés récemment sur Avocatsnet.be et Advocatennet.be. Vous pouvez consulter la série complète ici.

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